Lors de la fête des 90 ans du refuge Chata pod Rysmi, nous avons rencontré Michal, directeur de Scarpia. Lorsque j´ai dit qu´il nous manque des chaussures de montagne pour partir en randonnée, le lendemain il nous a envoyé 10 paires de chaussures de marque et 5 coupe-vents. Nous avons essayé d´abord les chaussures en répétition, et on peut y aller ! La première sortie était au refuge de Téryho chata. Le temps était de la partie, il ne faisait ni trop chaud ni trop froid. Il n'a pas plu et il n'a pas neigé. Nous sommes partis au petit matin, alors il n´y avait pas trop de monde sur le sentier, juste quelques chamois. Une super sortie ! Merci à Michal et à son entreprise !
Maintenant, que nous avons grâce à Michal des chaussures de montagne de super qualité, on peut partir en randonnée dès que l'envie nous en prend et que le temps le permet.
Ce n'est pas l´envie qui manque et le temps est
enfin au top, alors direction le Paradis Slovaque, le canyon de Suchá
Belá. Il y a encore quelques jours le canyon était fermé, le niveau
d´eau était beaucoup trop haut a cause des pluies diluviennes, mais,
comme elle venue, elle est repartie, l´eau était de nouveau à son niveau
habituel et nous avons pu remonter Suchá Belá en toute tranquillité.
Lors de la descente par les bois les ours n'avaient aucune chance, même
une petite équipe de Kesaj a de quoi faire assez de boucan pour faire
comprendre aux nounours que ce n´est pas leur jour de sortie...
Peťo
Lichý, le propriétaire de la chaîne de magasins de sport Šport Rysy,
était aussi à la fête du 90ème anniversaire du refuge Chata pod Rysmi.
En fait, c'est d'abord à lui que je me suis adressé à propos des
chaussures de sport pour nos jeunes. Il m´a demandé de lui apporter le
dessin des pieds des gamins, et quelques semaines plus tard nous avions
une dizaine de paires de chaussures de sport qui nous attendaient dans
un de ses magasins. Il ne nous reste qu'à y aller, on y va !
C´est bien
connu, les montagnes sont les plus belles en septembre. Alors nous nous
sommes tapé le canyon de Suchá Belá au Paradis Slovaque, et le refuge
Téryho chata dans les Tatras. Là haut ça a soufflé un peu, mais ce ne
sont pas des petites bourrasques d´automne qui vont nous déranger…
Il
est encore à souligner, que nous sommes partis pour les deux rando à 6h
du matin et à midi nous étions déjà rentrés à la maison !
La
montagne a en ce moment toutes les faveurs. Notamment, celles de la
météo, qui est irréprochable, un vrai temps de mois de septembre, le
plus propice aux randonnées en altitude. Nous avons alors convenu de
faire une sortie dans les Tatras aussi ce week-end, les heureux élus
devaient être les nouveaux garçons de Rakúsy, qui piaffaient
d´impatience de partir dans les hauteurs. On leur a fait essayer les
chaussures de montagne, et nous nous sommis d´accord pour nous retrouver
le surlendemain à 5h du matin chez eux, au bidonville. Manque de
chance, le temps a changé subitement, la météo a annoncée de la pluie,
alors il ne restait qu´à remettre la sortie au lendemain. Mais, de
nouveau le sort a contrarié nos projets, le pneu avant de ma voiture a
crevé, nous étions un jour férié, impossible de trouver un service
ouvert. Ne restait de nouveau qu´à rapporter le trek à plus tard. Entre
temps nous avons organisé une répétition, et les petits sont revenus à
la charge, quand est-ce qu´on part dans les Tatras?! Ils ont attendu la
veille à 5 h du mat pendant une heure que je vienne, bien que je leur ai
fait passer le message que je ne pourrais pas venir à cause du pneu
crevé. Alors tant pis, on a décidé de partir quand même, même si le
temps prévu n´était pas au top, et même s´il a fallu écrire une petite
lettre à la directrice de l´école pour excuser leur absence. A 6h du
matin pile, tous étaient au rdv, chauffés à bloc pour leur première
montagne.
Il y avait cinq gars de 10 à 15 ans de Rakusy,
et Matej, jeune adulte, de Lomnica. La veille, lorsque nous nous sommes
organisé après la répétition, il y en avait qui ne voulaient pas partir
si Matej venait, toujours ces antagonismes archaïques entre les
différents bidonvilles, mais au final tout le monde était là. C´est bien
de partir tôt le matin, le sentier est pratiquement vide, il ne fait
pas trop chaud et on a le temps de faire la rando avant que le temps se
dégrade. Nous prenons les sentiers des sherpas, ceux de ma jeunesse de
porteur, que les touristes ne connaissent pas. Il n´y a personne à part
nous, il faut faire constamment du bruit pour signaler notre présence et
faire éloigner les ours, fréquents dans nos montagnes. A ce niveau,
aucun problème, les gars sont sans arrêt en train de se chamailler et se
railler les uns avec les autres, au niveau sonore nous sommes
irréprochables, une vrai bande de tziganes, aucun ours à l´horizon.
Nous
montons relativement vite, l´équipe est en bonne condition physique,
tous bien chaussés grâce à nos récents sponsors en équipement de sport,
pour leur première sortie dans les hauteurs les nouveaux s´en tirent
bien, c´est le plus jeune, le petit Vladko qui est le plus performant.
Nous devons faire attention à Erik, un peu potelé, qui a failli
trébucher plusieurs fois, heureusement il n´y a pas eu de mal. C´est un
sentier touristique, mais certains passages sont quand même relativement
exposés, il faut faire attention ou on met les pieds. Sur la carte il y
a marqué 2h45 de marche pour monter au refuge de Téryho chata, nous les
faisons en 2h15, ce qui est honorable pour les novices de Rakúsy. Nous
faisons une bonne pause au refuge, nous avons de quoi nous ravitailler
avec nous, du lard cuit dont les Roms raffolent, idéal pour reprendre
des forces avant la descente.
Encore un petit
tour autour du refuge, histoire de faire quelques photos, nous sommes à
plus de 2000 mètres, vraiment au pied des cimes.
Compte tenu du climat
continental, au niveau du relief cela correspond en gros a mille mètres
de plus dans les Alpes, de quoi impressionner nos jeunes.
Mais le temps change subitement, les bourrasques de vent se font de plus en plus fortes, font trébucher nos jeunes montagnards, à leur plus grande joie, il est temps de repartir. Une pensée émue pour Michal, qui nous offert les chaussures et aussi des coupe-vents, qui sont venus on ne peut plus à point avec ces rafales glacées, prémices de l´hiver précoce dans ces altitudes. Il n´est même pas midi, et nous voilà revenus au point de départ, à Rakusy. Durant le trajet en voiture certains ont déjà somnolé, ils vont bien dormir cette nuit.