26 novembre 2023

Les Journées de la Municipalité de Bystrany


Nous partons à Bystrany en début d'après-midi, ce n´est pas loin, une petite heure de route. Bystrany est un village-bidonville essentiellement rom, avec un peu plus de 3 000 habitants, un conseil municipal rom et des maires roms. Bystrany font régulièrement la une des info nationales, car pratiquement à toutes les élections communales il y a de la fraude, les élections doivent être renouvelées, mais cela ne résout pas le problème, car comme on vient de l'apprendre aux dernières infos à la télé, le maire qui a été réélu a investi son poste de nouveau en fraude, car ce n'est que maintenant, 6 mois après son entrée en fonction, que l' on vient de s´apercevoir qu´il ne pouvait pas exercer la fonction de maire, car il a été condamné pour avoir voulu donner un pot de vin de 20 euros à un policier qui voulait lui donner une contravention, il a dû payer 600 eu d amende, et de ce fait il était inéligible. Mais cela, il ne l'a dit à personne, ses adversaires viennent de l'apprendre que maintenant, il vient d'être destitué de sa fonction de maire, et la question qui se pose est: est-ce que les décrets et les contrats qu'il a signés en tant que maire illégitime, sont légitimes ?! Il faut que la cour constitutionnelle tranche, voilà une belle affaire pour les journalistes et les télés nationales et privées, qui ne s'en privent pas de commenter et suivre cette affaire rocambolesque à la Koustouritsta, dont les médias raffolent... 

 Trop de "maires" en fonction (infos tv TA3) J´ai suivi, tout comme le reste de la nation, ce cirque électoral à la télé, et c´est quand même avec quelques appréhensions que je mène notre petit groupe valeureux (nous sommes quand même 28) à Bystrany. D´ailleurs, le contact et l´invitation à cet événement s´est passé un peu de la même manière, la semaine dernière, lorsque je me suis arrêté a une station d´essence, une femme m´a apostrophé, est-ce que je suis ce monsieur qui s´occupe des enfants, elle a pris mon n. de tel., et le lendemain le remplaçant du remplaçant du maire m´a appelé pour me proposer de venir nous produire à leur fête, les Journées de la Municipalité de Bystrany. Le minibus et les deux voitures que nous ont envoyés les organisateurs pour nous chercher sont arrivés pile a l´heure prévue, nous pouvons partir. J´aurais préféré venir avec notre bus a nous, pour être autonome au niveau du transport, c.a.d., être capable de partir à n'importe quel moment, si la situation sur place venait à se dégrader. Nous atteignons Bystrany dans une petite heure, en ayant assez de temps devant nous pour nous préparer à monter sur scène. Je laisse tout le monde dans les vestiaires de la Maison de la culture, et je pars en repérage sur le site du spectacle. D’emblée, il est évident ou nous nous trouvons. Il n´y a que des Roms, pratiquement tout le village est là, pour assister au spectacle. 

 

Près du stade de foot il y a une petite scène, sur laquelle joue un groupe des environs, et des gens sont installés sur des bancs, ou se baladent entre la buvette et la scène, dans une petite ambiance champêtre sympathique. Pas de conflit ni problème a l´horizon, pour l'instant. Les gens sont plutôt décontractés et cool, un service de sécurité, constitué d´une bonne quarantaine d´hommes du village, est omniprésent, comme on dit, ils veillent au grain, et ne laissent rien passer, le moindre soupçon d´un conflit quelconque est tout de suite repéré et maîtrisé. Tout cela me fait plutôt une bonne impression, visiblement, les organisateurs, donc l'équipe du remplaçant du remplaçant du maire connaissent la problématique, ont l'habitude de ce genre de manifestation chez eux, et savent y faire face. C'est bien, et ça rassure ! La scène n'est pas très grande, dans les 6 m sur 4, un groupe de musique local y distille une production pur jus tsigane, honnête, qui ravit à grand renfort de décibels le public qui écoute et se dandine tranquillement devant. Les voyant ainsi, je me dis qu´on est mal partis, rien de plus périlleux que de faire descendre de la scène un groupe de musique tsigane, lorsque je leur demande jusqu´a quelle heure ils vont jouer, ils me répondent tranquillement que jusqu' à minuit. Et nous devons passer dans vingt minutes. Mais, surprise, quand je leur dis que nous aussi, on doit jouer, ils entament le dernier morceau et une dizaine de minutes après ils nous libèrent la scène. Deuxième surprise, lorsque je leur demande d´enlever leur matériel, et il y en a un paquet, pour que l´on puisse danser, ils le font sans rouspéter, bien que ça leur fait faire des chambardement de matos supplémentaires. Ces musiciens sont tout simplement sympathiques et avenants. Ce qui est extrêmement rare dans le milieu musical tsigane, donc cela mérite vraiment d'être souligné. En effet. hélas, c'est plutôt la jalousie et la méfiance qui règnent entre les musicos roms, et cela même en direction d´un groupe d'enfants et de jeunes, comme nous, nous en avons fait plus d'une fois l'expérience, donc la bonne volonté de ces musiciens nous surprend vraiment, cela nous est pratiquement encore jamais arrivé d'avoir un tel contact empathique... Le son est assuré par un ingé son déprimé, qui, visiblement, se demande ce qu´il fait là, et subit son sort en serrant les dents. Bon, rien à attendre de ce côté là, mais on a l´habitude de ce genre de personnages, on fait avec... Nous nous mettons en place, le déprimé technicien nous met tant bien que mal à disposition quatre micros, pour trente personnes. Sans commentaire... L'espace scénique est minuscule, car le matériel des musiciens, bien qu'ils l'aient rangé, prend quand même beaucoup de place sur cette scène exiguë déjà a l´origine. Normalement on ne devrait pas se produire dans un tel mouchoir de poche, mais comme d´hab, on fait avec, on met la moitié des filles dans le groupe de chant, ça libère un peu de place, et les autres feront comme ils pourront... Le parterre devant la scène, la pelouse d´à côté du stade de foot est remplie de monde, une bonne vingtaine de gardes de corps du service de sécurité, tous avec des gilets oranges, fait un paravent naturel entre le public et la scène, et tous nous regardent, curieux, ce qui va se passer. Pour nous, c´est un grand défi. Et ce n´est pas évident. Le groupe qui vient de passer devant nous disposait d´une très bonne sono, très puissante, et on sait que chez les Tsiganes, les décibels sont partie intégrante de toute production artistique, souvent même déterminants au niveau du jugement sur la qualité de la production de la part des spectateurs, pour lesquels plus c´est fort, mieux c´est. 

 

Nous, avec le gars léthargique de la sono, avec ses quatre malheureux micros, on ne peut en aucune façon faire le poids par rapport à ce qui vient de nous précéder. Mais on ne peut pas reculer, il faut y aller, alors autant y aller à fond ! Malgré tout, j´ai une bonne impression en regardant les spectateurs devant nous, ce sont tous des Tsiganes du cru, des bidonvilles, tout comme nos jeunes, quelque chose me dit que ca va bien se passer.

 

 Je lance quelques phrases d'accueil pour haranguer la foule, et c´est parti ! Dès les premiers accords, c´est gagné. Nous y allons sans nous ménager, je tape a fond avec ma baguette en fer sur la chaise éventrée qui me sert de batterie, personne ne s'économise, le public est acquis d'emblée. Le service d'ordre est de la partie, tout le monde sourit et tous suivent comme à l'église ce qui se passe sur scène. Inutile de dire que lorsqu´on met en avant les petits pour le chant ou les claquettes, c´est le délire.

 

 Les Tsiganes adorent les enfants, alors là, ils sont servis! Surtout que la petite Véronika, de haut de ses 9 ans, est de plus en plus performante, c´est elle la meilleure en claquettes, elle dépasse allègrement tous les gars, même les grands. Alors quand les spectateurs la voient, ils n´en peuvent plus, les portables filment a tout rompre, même les musiciens du groupe précédent sont venus un à un nous regarder, ils sont maintenant tous sur scène derrière nous, en train de filmer, avec des gros sourires, pareil le déprimé de technicien, il vient de retrouver ses couleurs et son sourire, il rejoint la bande des cameraman's, ne laisse rien passer de notre production et essaie de faire de son mieux au niveau du son. 

  

 

 


 

 A propos de la caméra, Dodo Banyak, le réalisateur rom qui est en train de faire un documentaire sur nous pour la télé slovaque est là, il a fait le déplacement depuis Bratislava rien que pour ce concert, et comme les autres, il filme le tout.


 Un organisateur vient me demander gentiment si on pourrait abréger, ils doivent faire une tombola après, et il doit y avoir aussi des discours officiels, alors, professionnels, on embraye sur le morceau final et on quitte la scène sous des applaudissements comme à l´Olympia ! Oui, pratiquement dix ans après notre passage à l´Olympia de Paris avec les Ogres de Barback, en 2014, ce spectacle au fin fond de la Slovaquie orientale, devant un parterre de Tsiganes perdus de la périphérie européenne, équivaut pour nous à un petit Olympia des Carpathes, tant les enjeux étaient grands et pas évidents au départ, et finalement tout s´est si bien passé à l´arrivée. 

 

Nous quittons la scène heureux, satisfaits du travail bien fait, du succès bien mérité, heureux tout comme notre public, qui nous a accompagné sans faillir, nous a porté à nous dépasser... et nous ne demandons pas mieux, cela nous suffit pour être heureux... 

 

On nous offre une goulash, peu importe si les assiettes dans lesquelles elle est servie sont les mêmes pour tous les consommateurs et les laver entre deux portions aurait été déplacé... Helena, bien sûr, ne prend pas part à cette aventure gastronomique pas très hygiénique, mais les autres n´y voient aucun inconvénient, tout le monde se goinfre comme si on était à la noce. Après le spectacle je n´ai plus la force de réagir à quoi que ce soit de bassement matériel, je me verrais bien être servi dans une assiette propre, les maladies comme le tbc, etc, pullulent en ce genre de destinations, mais tant pis pour la prévention, j´avale le tout tel quel. 

 

 De nouveau surprise, le minibus et les voitures sont là à l'heure pile pour nous ramener, nous rentrons sans problèmes à la nuit tombante. Si, au départ, nous étions contrariés par la défection de quelques uns pour ces fichues histoires abracadabrantes, maintenant ça nous fait rire. Quels bêtas, de se priver d´une si belle sortie, d´une sortie extraordinaire...! En tout cas cette visite active à Bystrany a été une bonne surprise, nous avons été très bien accueillis, l'organisation a été durant notre présence sans faille, en un mot, les apparences étaient trompeuses, autant cela semblait pas sérieux, loufoque et koustouritsien aux infos à la télé, autant c'était bien, on peut dire irréprochable, sur place. Nous nous sommes sentis vraiment très bien, comme chez nous. Une très bonne impression et expérience essentiellement positive dans un environnement essentiellement rom.

 

10 avril 2023

Journée internationale des Roms

 Aujourd'hui, nous avons été invités par l'École élémentaire de Matejovce pour nous produire à l'occasion de la Journée Internationale des Roms. Avec plaisir nous y sommes allés, et nous avons passé avec les élèves et les enseignants des moments fort sympathiques, en attaquant Dželem Dželem et en finissant par Madara. Dželem, c'est l'hymne des Roms, on a fait passer l 'info, et Madara, ca veut dire "N'ai pas peur", ça, les élèves le savent, ils sont tous Roms, mais on leur a expliqué qu'il ne faut surtout pas avoir peur d'avoir des bonnes notes, c'est pas compliqué, il suffit d'ouvrir son bouquin, d'apprendre la leçon, et de lever le doigt ensuite en classe...

 

L´action a été risquée dans le sens que durant les trois derniers mois nous n´avons pas pu travailler, répéter, comme à l´accoutumé. Bon gré, mal gré, nous avons essayé de maintenir un petit rythme d´une répétition par semaine, et encore, mais cela n' est pas suffisant, et de loin, pour atteindre un niveau honorable pour se présenter sur scène. Mais nous ne pouvions pas laisser passer une telle occasion. D´une part, parce que les occasions sont plus que rares, et d´autre part, parce que tout le monde était en hyper attente d´une production devant le public, cela faisait 4 mois que l´on n´était pas sur scène. Sans parler des élèves de Matejovce, qui sont tous Roms, vivant dans un taudis surréaliste, composé de préfabriqués, où ils ont été déplacés provisoirement suite à l´incendie  qui a détruit leurs habitations, il y a de cela 3 ans. Le spectacle pour, c´était une échappée au paradis, et on n'allait pas leur gâcher ça. Restait encore la question du transport.  L´école ne disposait pas de financement pour, et nous, hélas, non plus. Alors ne restait qu'à trouver un ami, capable de prendre les frais liés au déplacement en bus sur lui. Viktor Beránek, le gardien du refuge de Rysy nous a rendu ce service, alors nous avons pu y aller! Pour le groupe c´était un véritable défi, car la majorité des danseurs et danseuses sont tous des nouveaux venus dans notre collectif, ils sont loin, très loin de posséder le répertoire, et n´ont pas la pratique de la scène. Mais c´est dans des cas pareils que l´on avance, que ceux qui sont plus anciens, ont l´occasion de mettre en pratique et à l´épreuve leurs acquis et leur expérience. et de mener, sous mes ordres toute la troupe, tout en chantant et en dansant, bien entendu. Aux 35 Kesaj sur scène, il faut rajouter une bonne quarantaine d'élèves, des petits et des grands, de 6 à 16 ans, et on a à peu près une image de ce qui s'était passé à la Journée des Roms à Matejovce. Les maîtresses nous ont demandé de tenir une bonne heure. Tant mieux, nous avons pu faire passer le maximum du répertoire que nous travaillons en ce moment, mais que nous n´avons pas l´occasion de travailler aussi souvent que nous le souhaiterions, alors nous avons pu pratiquer en situation réelle, ce qui est toujours la meilleure méthode pour avancer. Tout le monde y allait de bon cœur, bien qu´il ait fallu que j'intervienne tout au long du spectacle pour remettre en place les uns et les autres. Mais peu importe, cela fait partie du jeu... :)


 














 




 



01 mars 2023

Anna Koptová

 1 janvier 2023

A l'occasion du 30ème anniversaire de la création de la République Slovaque, la Présidente de la République Slovaque, Zuzana Čaputová, a décerné les plus hautes distinctions nationales à 28 personnalités de la science, de l'histoire, de la vie publique et de la culture.

Parmi les décorés il y avait Anna Koptová, qui s´est vue attribuer l´Ordre de Ľudovít Štúr de II. classe pour son engagement et la défense des Droits de l'homme et de la liberté.
Anna Koptová est une personnalité centrale du mouvement de l'émancipation des Roms en Slovaquie. Peu après avoir obtenu son diplôme de journalisme à l'Université Komenský de Bratislava, elle participe en 1978 au II. Congrès Mondial des Roms à Genève et rejoint le mouvement rom international.
A son retour elle a été poursuivie par la Sureté Nationale, elle est accusée de nationalisme bourgeois tsigane et elle perd son travail dans un grand quotidien national. Après les changements politiques en 1989, elle est élue députée au Parlement slovaque. Elle a fondée et dirigée des institutions culturelles roms de premier plan - le premier théâtre professionnel Romathan, le premier journal rom Romano Ľil, le Bureau de la défense juridique des minorités nationales, La Fondation de la bonne fée rom Kesaj... Elle a fondé et dirigé l'École privée rom de Košice. Elle a écrit et édité des dictionnaires de la langue romani et a participé à la conception et l´édition des Règles de la Grammaire romani et des manuels scolaires en langue romani.
Son engagement et son œuvre ont fait que les Roms en Slovaquie ont été reconnus officiellement en tant que minorité nationale, qu´ils ont le droit de s'instruire dans leur langue et de développer leur culture.
Anna Koptová, c'est aussi notre Hanka, la sœur ainée de Helena. C'est grâce à son initiative personnelle, il y a un peu plus de 20 ans, qu'a été créé notre groupe Kesaj Tchave, et une dizaine d'années plus tard, le Lycée privé rom de Kežmarok. Grand merci, et Félicitations !!!
 
www.rtvs.sk/radio/archiv/1485/1982146

a partir de la : 05:45 mn





Viac tu: https://www.kesaj.eu/fr/riaditelka-sukromneho-gymnazia-kezmarok/



14 février 2023

Tournée de printemps 3/3

Saint Denis 

Arrivée à St Denis. Visite au Chapiteau Raj'ganawak ou aura lieu le concert du lendemain.

A 18h, c'est l'heure de la séance de Boxe tous niveaux!


 
(...) Le cours de boxe venait juste de commencer. Il y avait une petite dizaine de boxeurs plus ou moins novices, de tous âges, qui, menés par une monitrice, évoluaient sur la piste du cirque. Naturellement, nous nous sommes mis en cercle autour de la piste pour les regarder, et tout aussi naturellement, pratiquement instantanément, sans paroles inutiles, nous nous sommes joints à eux. D´abord l´échauffement, des étirements, un peu de muscu, et puis des esquisses de coups, des gardes, des défenses... 
 
 
Une véritable aubaine après les pas loin des 400 km sur les sièges de notre autocar. Et survint le moment de grâce suprême, des petits combats avec des vrais gants de boxe, dont il y avait un panier tout plein à disposition. Un rêve ! (...)
 
 
(...)La plus enhardie et téméraire était la petite Véronika. Elle n ́avait qu´un seul gant, puisque son autre bras était dans le plâtre, mais ça ne l'a pas empêché de se lancer sur son adversaire, un garçon du club local, qui, bien que plus haut  d ́au moins une tête, n´avait aucune chance devant elle, et n´avait d´autre solution, que de courir à toutes jambes pour échapper au gant de la main gauche de Véronika, qui lui courait après en rond autour de toute la piste du cirque. 
 
Vite fait, bien fait, après une petite heure, tout le surplus d´ énergie évacuée, nous pouvions évacuer vers notre lieu d ́ hébergement. 
 
Le lieu d'hébergement, l'auberge municipale de Saint-denis: La vie de chateau!

 
 
 
à deux pas de la Cathédrale Saint-Denis 
 

 
 
Poursuite des visites touristiques le lendemain 
 
à Montmartre, au Sacré Coeur
 

 
 

Seconde journée de tourisme à Paris, visite à la Tour Eiffel!



Avant un final en apothéose chez Camo au Chapiteau Raj'ganawak à Saint Denis


Vient l´heure du spectacle, le chapiteau se remplit, oui, il n'est pas très grand, mais ça fait du bien de voir une "salle comble"... Nous bénéficions même d'une sono, qui donne du baume au cœur à  nos chanteurs, fanas de micros, mais on se suffit à nous mêmes, nous sommes assez puissants même tels quels, en acoustique naturelle. Le spectacle dévale de nouveau, tel un tsunami sur les spectateurs, il n'y a pas où s´échapper, tout le monde est pris par l'énergie qui dévale de nos jeunes, une sorte de transe prend possession de tous ceux qui sont là,  Camo me dira ensuite que ça relève du chamanisme... Une belle apothéose pour cette tournée qui nous faisait un peu peur au début. Les nouveaux sont devenus des presque anciens, tant ils se sont moulés dans le moule du groupe, les anciens ont acquis le stade non seulement d´anciens au décompte des années dans le groupe, mais aussi au niveau de la responsabilité et de l´engagement qu´ils ont manifesté envers tout ce qui concernait le groupe, ils nous ont solidement épaulé, et tout cela a fait que cette tournée que nous craignions au départ, en fin de compte était, comme Camo, du gâteau...!



Reportage complet texte et photos:

https://www.kesaj.eu/fr/projekt/kesaj/ako-sme-pokracovali/velke-zajazdy/2022

12 février 2023

Tournée Printemps 2022 2/3

Centre National Du Livre Paris
Spectacle pour l´Association Sur Un Lit De Couleurs,
Centre National du Livre, avec Emmanuel Guibert, 31.5.2022




"Après un repas sympathique à la Cité Universitaire, nous avons décidé avec Emmanuel de mettre en place une intervention auprès des enfants malades via ses amis de l´association. Emmanuel n´est pas uniquement un homme de pinceaux et de lettres, il affectionne aussi l´action, alors rien d´étonnant que rapidement plusieurs plans d'attaque étaient ébauchés et puis réalisés. Nous étions d'abord partis sur un spectacle à la Chapelle de la Salpêtrière, ce qui, hélas, n ́a pas pu se réaliser, alors nous nous sommes rabattus sur une solution de rechange, à savoir, intervenir lors de la réunion annuelle de son association, qui aura lieu cette année au Centre National du Livre, rue Verneuil, à Paris. Cela ne sera donc pas en milieu hospitalier, comme nous l 'aurions souhaité initialement, mais il y aura aussi des patients et aussi toute l'équipe de l ́assoc, des intervenants, des médecins, des sponsors, et cela nous permettra de faire connaissance, histoire de poser des jalons pour des coopérations futures. Le lieu, que nous avons d'ailleurs déjà, par le plus grand des hasards, pratiqué dans un passé lointain, avec Andréa Zanconatto, lors de nos soirées tziganes mondaines parisiennes, et dont il est toujours voisin de palier, habitant au numéro d'à côté, n'était pas forcément destiné ni propice à ce genre de prestation de masse comme la nôtre, mais peu importe. Nous en avons vu d'autres, et la cour d´immeuble, avec ses pavés, absolument impropres à la danse, était notre scène du jour, et tout s´est très bien passé. Les spectateurs, qui ne savaient absolument pas à quoi s'attendre, étaient, bien entendu stupéfaits, et je pense, même un peu dépassés par les événements et par l'énergie débordante de nos jeunes, qui déferlait sur eux tel un tsunami intra muros, devant le quel il n ́y avait pas d'échappatoire possible, vu l'exiguïté des lieux, mais personne ne voulait s'échapper, et nous avons donné pas loin d'une heure de spectacle dans un tempo et dynamique qui nous sommes propres. Nous avons fait intervenir aussi Emmanuel, qui s´est prêté de bonne grâce au jeu, et a chanté avec nous Les copains d´abord de Brassens, et l´incontournable Bella Ciao. Retour ensuite à Saint Denis, mais en passant par la Cour du Louvre  et sa Pyramide, ce qui a fait d'excellentes photos pour les fb de nos chanteurs danseurs en villégiature parisienne, histoire d´en mettre plein les yeux à tous leurs amis, fb, ou non. "

Ivan Akimov