27 février 2013

Tournée Mars-Avril 2013



Affiche Sophie Pagliai : biala.rawska (a) gmail.com


PROGRAMME

22 mars – Cergy, Visages du Monde, 20h30
23 mars – Sérent, Soirée Docu-Concert " Peuple Rrom" organisé par  Les Passeurs d'images et de sons
23, 24 mars – stand au Cirque Romanes
25 mars - Paris, Cirque Romanes, lancement du Centre culturel tzigane itinérent Tchiriclif, 20h30
25 mars – Angers, sortie du livre photo Kesaj Tchave de J.M. Delage
25 mars au 6 avril – Rennes, MJC Bréquignyexpo OPA, projets éditoriaux sur KT
26 mars – Cergy, sortie du 3e volume de Pitt´Ocha des Ogres de Barback avec un titre de Kesaj
26 mars - Rennes, MJC Bréquigny, ateliers scolaires, Présentation publique à 18h à la MJC
27 mars - Rennes, Lycée Emile Zola 10h, MJC Bréquigny 14 h Bal Tzigane, 20h30 Conférence,  débat
28 mars - Rennes, College Prévert 10h45, ateliers MJC, intervention Manouches, répéte le soir au gite
29 mars - Rennes, MJC Bréquigny, ateliers, Présentation publique à la MJC
30 mars - Rennes, MJC Bréquigny, Festival Tête à l´Est, Concert de soutient Mômes a l´Est
31 mars – Rennes
1 avril – Paris, Cirque Romanes, Montreuil?
2 avril – Istres, expo JM Delage a Marseille,
2 avril – Marseille, exposition de photos Kesaj Tchave de J.M. Delage, Cinéma les Variétés, 18h
3 avril – Arles, rencontres avec les Gitans
4 avril – Marseille, interventions scolaires
5 avril – Marseille, l´école de la Révolution de la Belle de Mai, 15h
6 avril – Marseille, Aire d´accueil des Gens de voyage  Saint Menet, Chemin du Mouton, 14h
6 avril – Marseille, Festival Latcho Divano, Espace Julien, 20h

                                                   





DANSES ACTUELLES
Vendredi 22 mars à 20h30 à Cergy
Le Pôle d’Initiatives chorégraphiques de Visages du monde soutient les pratiques amateures, les danses urbaines et les danses contemporaines. Actuelles, ces danses sont à l’image de la population cergyssoise.
L’objectif ? Surprendre le public, aller vers ceux qui pensent encore que la danse n’est pas pour eux… étonner les « afi cionados » avec les dernières créations des maîtres, proposer des œuvres populaires qui rassemblent.
Kesaj Tchavé  Tsigane / Slovaquie    
 Vendredi 22 mars à 20h30 à Cergy
Visages du monde
10, place du Nautilus à Cergy
Tél. : 01 34 33 47 50


PRINTEMPS TSIGANE
Samedi 23 mars à 22h à Sérent

 

TCHIRICLIF - Cirque Romanes
Lundi 25 mars à 20h30 à Paris




MOMES A L´EST
du 25 au 30 mars 


Résidence artistique à la MJC Bréquigny dans le cadre du Festival Tête à l´Est, coordonné par l´association YEPCE

 Crée en Septembre 2009, l'association La Tête à l'Est veut promouvoir et diffuser la musique et la danse d'Europe de l'Est dans la région Bretagne.
L'association propose différentes formations artistiques (stages de musiques, cours de danse klezmer), aide au développement de la scène locale de la culture de l'Est et porte un grand intérêt aux médiations sociales et culturelles en construisant des liens avec des structures associées 






du 25 mars au 6 avril : Expo MJC OPA! A la MJC Bréquigny
Kesaj Tchave par les étudiants d’Olivier de Serres (ENSAAMA, Paris)


avril à Angers: sortie du livre photos sur Kesaj Tchave de JM Delage
 

 26 mars: sortie du du 3éme volet des aventures de Pitt Ocha

Pitt Ocha et la tisane de couleurs est le troisième volet des aventures musicales du petit personnage, né de l’imagination des Ogres de Barback en 2003. Dans ce nouveau conte qui prône l’ouverture aux autres et la tolérance, Pitt redonnera ses couleurs disparues à son pays, grâce à l’aide son copain réunionnais Tizan. Ce nouvel opus, édité aux formats disque-livre et livre-disque est interprété par des invités de tous âges et de tous horizons : Anne Sylvestre, Manu Chao, Thomas Fersen, Juliette, Emily Loizeau, Danyèl Waro, Origines Contrôlées, Moussu T e lei Jovents, Kesaj Tchave, Polo, Occitania All Stars, Les Monstroplantes, Maria Mazzotta, Rita Macêdo…

Dimanche 31 mars: enregistrement à Rennes
Lundi 1 avril: visite touristique de Paris, intervention en soirée à Montreuil selon les conditions météo

Du 2 au 6 avril à Marseille
FESTIVAL LATCHO DIVANO


L'association Latcho Divano a pour but de valoriser les cultures tsiganes afin de lutter contre les préjugés et d'encourager le dialogue entre les populations. L'objectif du festival est de faire découvrir au grand public les différents aspects et origines des cultures tsiganes grâce à des manifestations artistiques et culturelles, ainsi que des actions plus militantes pour lutter contre les préjugés à l'égard des Roms

Mardi 2 avril: Exposition de Jean Michel Delage sur les Kesaj Tchave
Jean Michel Delage est photographe. De sa rencontre en 2008 avec la troupe de Roms slovaques danseurs et musiciens Kesaj Tchavé nait une amitié qui le conduira à les suivre dans de nombreux pays. Les photographies exposées retracent le chemin qu´on parcouru ensemble le groupe et le photographe en Slovaquie, Roumanie, France... et apporte un témoignage de l´incroyable histoire de cette troupe hors normes.
Cinéma Les Variétés – 37 rue Vincent Scotto – 13001 Marseille
Vernissage à 18 heures
Mercredi 3 avril: Rencontre avec la communauté gitane à Arles  

en partenariat avec Addap 13 http://www.addap13.org

Jeudi 4 avril: Intervention scolaire à Istres

Vendredi 5 avril: Intervention scolaire à l´école de la Révolution de la Belle de Mai à Marseille

Samedi 6 avril: Journées d´animations au Centre social de Saint Menet à partir de 14h
Centre social de l´Aire d´accueil des Gens de voyage de St. Menet
Chemin du Mouton – 13001 – Marseille
20h: Concert – rencontre avec les Kesaj Tchave à l´Espace Julien
Espace Julien - cours Julien – 13006 Marseille
Coproduction Marseille – Provence 2013, Capitale européenne de la culture

La culture pour la survie
Chez les Roms, il n´y a pas de gouvernement, et les gouvernements de référence ont d´autres priorités que la culture en ces temps de crise et d'éternelle transition quand, selon toute évidence, la nourriture du corps est à pourvoir en premier lieu... La majeure partie de la population rom est en situation de détresse face aux questions fondamentales de l´existence. La survie au jour le jour est devenue une culture de la vie tout court. Alors il ne faut pas s´étonner si, du moins dans la représentation intellectuelle, parfois politique, nous sentons chez les Roms souvent une réticence, voire un refus à se positionner d´une manière non équivoque par rapport à la culture, au culturel. Bien sûr, le cliché romantique du Tsigane artiste a fait son temps, et ne peut plus servir de référence à un discours intellectuel un tant soit peu cohérent. Mais il y aussi, et dans plus d´un cas, une distance, sinon un rejet de ses propres origines sociales.
Qu´en est-il sur le terrain? En nous référant aux localités fréquentées au cours de nos tournées (camps des migrants roms roumains de la Région parisienne, terrains des "Gens du voyage" à travers la France, villages roms en Roumanie) et bien sûr, avec comme référence quotidienne les osada slovaques, où vivent tous les enfants et les jeunes des Kesaj Tchave, nous ne pouvons que constater que la culture est vitale, fondamentale, ce "quelque chose" qui reste quand il n´y a plus rien, et en ces endroits c´est le constat de l´évidence – il n´y a plus rien...
Alors que ce soit le manélé, décrié par les puristes, adorateurs du seul, vrai folklore roumain, que ce soit le disco-rom slovaque, risée de tout "musicien sérieux" slovaque, ces deux courants, ou disons juste ces deux manières soi-disant simplistes de faire de la musique de consommation, eh bien pour tous ceux qui les vivent au fond de leurs caravanes délabrées éparpillées au jour le jour, qui les écoutent dans nos osadas, à grand renfort de décibels débridés, c´est une culture populaire dans tous les sens du terme, et en premier lieu dans le sens de la nourriture non seulement de l´esprit, mais aussi celle de l´âme, nourriture sans laquelle il ne serait pas possible de survivre, même, et avant tout, quand on se bat pour survivre tout simplement, au jour le jour.
Oui, la culture, la musique, la danse, est ce brin de paille auquel on se raccroche quand on coule, c´est la mélodie du départ au front, c´est ce qui nous fait vivre, exister, et dans l´univers tsigane, qui est celui des gosses de Kesaj Tchave, cela aide énormément, au jour le jour. En attendant les jours meilleurs lorsqu´ils auront fini l´école, le lycée, la fac... tout cela est envisageable puisqu'au terme de plus de dix ans de scène, les Kesaj Tchave, nous avons ouvert un collège rom, et si nous arrivons à durer, à résister, à survivre, eh bien nous irons jusqu´à l´université, même en sortant de l´osada, de la colonie, du bidonville, et même si c´est en musique, s´il vous plaît...
Texte rédigé pour MP 2013 par Kesaj tchavé, groupe de musique et de danses roms formé de jeunes et d'enfants issus de bidonvilles de Slovaquie. Le groupe est programmé à plusieurs reprises dans le cadre de la Capitale européenne de la Culture.




Est slovaque, deux mois avant le départ en tournée photo JM Delage

La tournée est concue et réalisée en partenariat avec . l´association rennaise YEPCE

Contact : Ivan Akimov
066335907

08 février 2013

En attendant le festival Latcho Divano le 6 avril 2013


Kežmaroc
Dimanche
27 jan 2013 
par Mo Abbas
http://kmtreize.wordpress.com/




Ivan


A Kežma
roc, nous avons été accueillis par Ivan, l’initiateur des Kesaj Tchavé. Par chance, nous nous étions déjà rencontrés pendant le Latcho Divano 2009, pendant lequel (avec mes amis Atlif, Daoud et Zabou) j’avais préparé les repas pour toute la troupe. Car quand il a entendu parler d’un gadjo qui était venu à Kosice pour faire un récit culinaire autour des cultures tsiganes, il avait envie de lui dire : Écoute gadjo, tu veux une spécialité tsigane ? Je vais t’en donner une : d’abord, tu te rends chez l’épicier et tu n’achètes rien, ensuite tu retournes chez toi, tu prends une casserole et tu n’y mets rien – et pour finir, tu t’assois à table et tu manges ce grand Rien… Il me l’a dit, comme ça, sans animosité, et j’ai tout de suite compris où est-ce qu’il voulait en venir – Oh ! Mon gadjo ! Ton projet ne serait-il pas un peu déplacé ? Mais après cette entrée en matière, brutale mais nécessaire, Ivan nous a gentiment emmené chez Palo et Margita, ses beaux-parents, pour nous faire découvrir son plat préféré : Rezance s Makom – pâtes au pavot, au sucre et au beurre, que nous avons partagé dans une cuisine enfumée autour d’un verre de lait – pour préparer une spécialité tsigane, a t-il rajouté, il faut nécessairement beaucoup de fumée – et effectivement, à part lui, tout le monde fumait dans la pièce.
pates au pavot
 

A peine ouverte, l’école dirigée par Ivan et Henka à destination des gamins des bidonvilles risque déjà de fermer ses portes par manque de fonds. Le Roma Council of Europe refuse en effet de financer le projet parce qu’il n’y a pas, selon eux, assez de mixité ! Bientôt, il vont l’accuser de discrimination ! Mais comme le dit Ivan : y’a t-il un slovaque qui accepterait de mettre ses enfants avec une bande de tsiganes sortis des bidonvilles ? Peu de chance. Et puisque nous leur tournons le dos, eux aussi ont décidé de nous tourner le dos…


kezmaroc

Je ne peux me sortir de le tête que certains jubilent secrètement à l’idée de laisser des familles entières crever de faim au cœur de nôtre grande et belle Europe civilisée aux racines grecques et chrétiennes – oui, je les imagine jubiler en se bâfrant de caviar russe et de champagne français avant de monter à la tribune pour réciter leurs beaux discours…
En attendant, aux pieds des Tatras, un paysage magnifique courtisé par les marcheurs et les amateurs de sports d’hiver, les ghettos s’étendent, s’étendent, jusqu’à multiplier par deux la population de la ville. Là, j’ai failli mourir deux fois : une fois de froid et une fois de tristesse…




Et si les tsiganes de révoltaient ? Avec leur nombre, ils ne feraient qu’une bouchée des politiciens slovaques, en particulier, et de leurs confrères européens en général. Mais les politiciens et les technocrates semblent confiants – ils savent qu’ils n’ont rien à craindre – aucune peur à avoir… Ils maintiennent les tsiganes dans l’indigence et l’ignorance – et les propagandes étatiques aidant (qui a dit : « Les roms n’ont pas vocation à sortir de Roumanie », comme s’ils étaient tous roumains et qu’ils étaient, quoi qu’il arrive des citoyens de seconde zone (pire : des infra-humains – des cafards, que l’on peut écraser du talon ou du plat de la main)), les amalgames se propagent à vitesse grand V dans toutes les couches de la société – le tsigane c’est le voleur, le mendiant…
Merci à toi Ivan, et tous les jeunes gens de Kežmaroc. Merci pour cette joie de vivre, ces visages souriants et ces poignées de mains. Et pour cette danse improvisée aux pieds des Tatras.